dimanche 6 novembre 2022

 

M comme

 Métamorphose


Librement inspiré du travail de Annette Messager

Hélène Cohen Solal

 

 

« J’entreprends de chanter les métamorphoses qui ont revêtu les corps de formes nouvelles.

Dieux, qui les avez transformés, favorisez mon dessein 

et conduisez mes chants d’âge en âge,

 depuis l’origine jusqu’à nos jours » Ovide


Croquis métamorphiques

Parmi les croquis exposés choississez-en un, décalquez le, et installez vous par table de trois personnes.

Au crayon, et à la gomme, effectuez une déformation, une malformation, opérez une première métamorphose, à un endroit.

Passez le croquis à votre voisin de gauche, chacun  amplifie la déformation.

Passez le croquis à votre voisin de gauche, qui opère une nouvelle, formation, déformation, contamination, un saccage

Retrouvez votre croquis initial et à partir de se qui se trouve sur le calque choisissez la métamorphose définitive, peaufinez là.

Le nom propre des dieux

Placez à côté un papier et recueillez tous les noms propres,  métaphoriques, periphrastiques…  que les autres vous donnent (oral ou écrit).

Le coût

Toute métamorphose à un coût, se fonde sur une perte.

à l’oral évoquez les métamorphoses que vous connaissez par les mythes, les contes et les légendes, listez les pertes et les gains des héros que vous évoquez :

- la petite sirène : gagne des jambes, perd sa queue de nageoire et la parole

Les doudous

Voici les animaux (récupération de peluche) dont vous aviez le croquis.

Operez sur eux une/des amputation. s qui sera/seront préalable.s à la métamorphose de votre croquis et déposez sur l’étal, les membres, les parties que vous prélevez .

Faites un premier tour de l’étal pour vous saisir de parties déposées par les autres qui pourraient vous servir pour votre transformation.

Chimères

Puis à l’aide des épingles, fils, épingles à nourrices commencez la mutation ;

D’autres matériaux sont déposés sur la table en libre accès :

-mousse, bourre de laine, chaussettes, tissus, galons, quelques objets…

Poussez votre travail plus loin que votre croquis, voir « ailleurs » en vous laissant guider par les matériaux, les trouvailles ( celles des voisins ou des trouvailles matérielles), faites de nouveaux échanges pour aboutir la formation de cette chimère, allez vers la dérision, l’excès.

 

Textes

Lectures possible pendant le travail , ou distribution et analyse à partir de choix d’extraits par les participant.e.s.


 

"Nous voici bien en effet dans le domaine de la dérive et de la subversion. Nous voici dans le domaine de l'irrationnel, de l'imaginaire, de l'érotique farfelu. Nous voici en pleine jubilation, libérés des contraintes du consensus social, nous laissant aller à la plus totale ingéniosité, à la plus absolue inventivité. Nous voici dans le domaine du rêve. Nous voici dans le domaine du jeu.

D. W Winnicott, in Jeu et réalité, Gallimard

 

"Une création, c'est un tableau, une maison, un jardin, un vêtement, une coiffure, une symphonie, une sculpture et même un plat préparé à la maison. Ou peut être faudrait-il dire que toutes ces choses pourraient bien être des créations. La créativité qui m'intéresse ici est quelque chose d'universel. [...]

 La créativité que nous avons en vue est celle qui permet à l'individu l'approche de la réalité extérieure. Si l'on admet une capacité cérébrale raisonnable et une intelligence suffisante qui permette à l'individu de devenir un personne participant à la vie de la communauté, tout événement sera créatif, sauf si l'individu est malade ou s'il est gêné par l'intervention de facteurs de l'environnement capables de bloquer ses processus créatifs. [...] Michel Ragon,  in Catalogue La Fabuloserie

 

.." on se demande comment l'Europe positiviste et matérialiste du XIX è siècle aurait pu soutenir le dialogue spirituel avec des cultures "exotiques" se réclamant toutes sans exception, de voies de pensée autres que l'empirisme et le positivisme. C'est là tout au moins une raison d'espérer que l'Europe ne restera pas paralysée devant les images et les symboles qui, dans le monde exotique, tiennent la place de nos concepts ou les véhiculent et les prolongent.[...]

 La pensée symbolique n'est pas le domaine exclusif de l'enfant, du poète ou du déséquilibré : elle est consubstantielle à l'être humain : elle précède le langage et la raison discursive. Le symbole révèle certains aspects de la réalité - les plus profonds - qui défient tout autre moyen de connaissance. Les images, les  connaissance. Les images, les symboles, les mythes, ne sont pas des créations irresponsables de la psyché ; ils répondent à une nécessité et remplissent une fonction : mettre à nu les plus secrètes modalité de l'être. Par suite, leur étude nous permet de mieux connaître l'homme, l’homme tout court", celui qui, n'a pas encore composé avec les conditions, qui fait de la science une force productive indépendante du travail et l'enrôle au service du capital."  Mircéa ELIADE, in Images et symboles Gallimard, 1952.

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