Le dispositif figuratif

 

            Hélène Cohen Solal

 

 

La  « figuration » c’est ce qui revient toujours comme limite au « tous capables » dans les ateliers du Secteur art plastique du GFEN.

Cela interroge la place de l’apprentissage technique dans un cursus d’appropriation.

L’atelier, du point de vue qui est le mien, est un dispositif dont la mécanique première est celle de la fabrique, où on épargne aux participants, dans un premier temps, les injonctions qui sont au fondement d’une représentation courante du travail créateur : l’esthétique, l’élitisme, la spontanéité, la nouveauté, le projet… Ajoutons que les partis pris des surréalistes n’étaient pas autres, leurs manifestes s’insurgeaient déjà contre ces fourches caudines, déclarant : Pas d’esthétique, la beauté ne compte pas. Pas d’élitisme, la rareté et la difficulté ne comptent pas, les processus se disent. Pas de spontanéisme, l’inspiration ne compte pas. Pas de consumérisme, il s’agit d’inventer des formes nouvelles avec de l’ancien. Pas de soumission à l’autorité d’un maître ou d’un marchand, à l’injonction de nouveauté, à la révérence…

Le déroulement

Phase 1

Une exposition de reproductions de dessins, d’esquisses, de modèles de dessin et de tableaux (Ingres, Chasseriaux, Schiele, méthode de dessin …)

étape1 : Circulez parmi les reproductions, choisissez puis décalquez une ou des figures, ou partie de figure, puis une autre, que vous traitez soit à la manière d’une esquisse soit au contour.

 Matériel un calque, mine de plomb (10mn) (Socio = les œuvres)

étape 2 Placez tous vos essais sur une table et réalisez une composition de figure qui rentre sur un nouveau calque, le votre ou celui de quelqu’un d’autre, faites des modifications : orientation, superposition, étoffez les figures ou amincissez-les… (10mn) (Socio = les autres participants)

étape 3 Transférer cette figure sur un papier Matériel : papier 21 X 15 (10mn)

Phase 2

Une exposition de reproductions de tableaux, avec un « traitement »  plastique différent : Warhol, Klein, Schiele, Adami, Alberola, Pigon-Ernest, Khalo, Klimt, St Phalle….

Faites des commentaires à voix haute en montrant la reproduction aux autres, sur la base de « y en a qui… »

- « y en a qui ne font même pas l’effort de bien dessiner…

-« y en a qui ne dessinent pas tout le personnage…

Il s’agit de répérer des manières de faire sans les formuler de façon savante.

Étape 1 Parmi ces  reproductions choisissez celle dont le traitement plastique vous intéresse. (Socio = les œuvres)

étape 2 Installez vous autour des tables par cinq et commencez un travail plastique en vous appuyant sur les procédés du peintre que vous avez choisi. Faites tourner votre travail, chacun travaillant à son tour, en empathie avec ce qu’il trouve jusqu’à ce que votre travail vous revienne. (Socio = les autres participants, quatre apports) (15mn)

Matériel : Pastel gras, mine de plomb, pastel sec…

Étape 3 Considérez-le, examinez sa tournure et réappropriez-vous la par un travail plastique.(10mn).

Phase de discussion  30 mn

-Les conditions pour aller vers l’inédit

-Le travail des autres

- Déplacement et répétition 

Suites

Si on dispose de plus de deux heures, on peut rajouter une troisième phase pour se créer « une brève histoire des catégories d’arts plastiques »

Phase 3

1/En vous servant de votre travail par rapport à la reproduction choisie, nommer comme vous pouvez votre « parti pris plastique »,

2/Par groupe de cinq commentez vos « nominations ».

3/Allez chercher dans les reproductions, des images de plasticiens qui travaillent sur d’autres partis pris, à chaque fois nommez les.

4/Faites un classement, des groupes ou des sous groupes, imaginez les partis pris absents.

5/Prenez connaissance des termes de l’histoire de l’art, des courants, placez ces noms dans votre présentation.

Discussion

L’apport du faire pour la construction du savoir  n